Comment choisir son endroit où dormir ?

Quand on fait de l’itinérance, on peut choisir la voie confortable (hôtel, chambre d’hôtes, gîtes, warmshowers etc), la voie classique (camping), et la voie « nature » (camping sauvage). Chacune comporte des avantages et inconvénients, et je vais modestement donner mon point de vue sur le sujet. J’aime bien donner mon point de vue sur des sujets.

On va commencer par la voie confortable, car ça va aller assez vite.
Tout d’abord, le budget dont on dispose va vite choisir pour nous. Si on compte disons 50€ par nuit, au bas mot, et qu’on fait un voyage sur plusieurs semaines, ça peut vite faire cher.
Par ailleurs, je trouve que l’on perd un peu le charme de l’itinérance si l’on dispose du confort de son quotidien en permanence. C’est mon avis.
Pendant ce voyage, j’allais à l’hôtel dans les grandes villes, car déjà c’est difficile de trouver des campings en pleine ville (et des campings ouverts en 2020 c’était encore plus difficile). La raison principale est que j’avais surtout besoin de me délester un peu de la fatigue accumulée pendant mes nuits en camping. En plus, comme je ne restais guère plus de 2 ou 3 nuits sur place, cela me permettait d’être en centre-ville, et donc au plus proche de l’action (si c’est pour perdre son temps dans les transports en commun ou reprendre le vélo pour faire la liaison camping-centre, je trouve cela inutile ! Mais je le répète, ça dépend des budgets !). Donc quelques nuits à l’hôtel pour visiter la ville et se reposer, ça me semblait un bon compromis.

Sinon, pour environ 60 étapes durant mon voyage, j’ai été logé une fois par une famille très gentille, à côté de Montbéliard (je le raconte ici), et par de la famille et des amis à Lausanne, Besançon, Colmar, Strasbourg, Karlsruhe, Paris, Amiens, et Pernes-les-Fontaines. La seule fois où Warmshowers a fonctionné (c’est-à-dire quand je m’y suis pris plus de 12 heures avant de débarquer !), c’était à Bordeaux. Et, j’ai pensé (certes tard) à utiliser Airbnb à Béziers et à Montpellier. Le reste, c’était hôtels ! J’aime bien les hôtels, quand on est voyageur. Moi qui suis assez traditionnel, j’aime à l’idée que l’on soit aux petits soins pour le voyageur qui arrive dans un endroit, pour qu’il ne s’occupe plus que de son séjour ! Surtout quand on arrive tout sale et chargé de sacoches !
Voilà pour le côté « luxueux » du voyageur.


Concernant les campings. Solution la plus appréciée du voyageur de base, avide d’un minimum de confort, de toilettes partagées, et de communion avec son prochain.
Tout le monde a sans doute déjà dormi dans une tente au camping, donc on ne va pas trop s’attarder sur ce qu’on sait déjà. Par contre, on peut essayer de se mettre rapidement à la place du cyclotouriste qui ne se situe plus très loin de objectif quotidien, et qui nécessite de trouver un camping.

Quelques conseils :

  • Toujours appeler, pour s’assurer que 1) le camping est ouvert, et 2) qu’il reste de la place. Bien se méfier des sites internet qui parfois ne sont pas à jour, et se méfier énormément des « horaires Google » souvent pas à jour non plus. Cela m’est arrivé en Franche-Comté d’arriver devant un portail fermé, et après 125 km je vous garantis que vous avez la haine envers les irresponsables qui n’indiquent la fermeture nulle part (ni à l’office du tourisme, ni sur internet, ni même dans le village où les panneaux indiquent le camping comme si de rien n’était !).
    Les campings qui disposent d’une prairie réservée aux tentes vont pouvoir vous accueillir la plupart du temps (car on peut presque les coller entre elles les tentes, c’est l’avantage !), mais ceux qui ont uniquement des emplacements délimités peuvent être complets.
    En pleine saison, il faut se méfier des endroits touristiques, type la côte maritime/océanique, ou le Mont Saint-Michel par exemple. C’est souvent complet, donc s’organiser éventuellement pour un autre moyen de dormir.
  • Ne pas arriver trop tard ! De ce que j’ai vu sur les 36 campings dans lesquels j’ai dormi au cours de ce Tour de France, c’est sur la base du premier arrivé, premier servi ! Et, même en téléphonant, il est difficile de réserver, car les gérants se méfient des gens qui réservent et ne viennent même pas, ce qui leur ferait perdre du chiffre d’affaires (c’est arrivé à tout le monde de se prendre un lapin, et c’est jamais agréable !). Donc au-delà de 17h00/18h00, méfiez-vous car il est possible de devoir dormir dehors ! Après, si vraiment on arrive tard, et que personne n’est à l’accueil (ça arrive souvent pour les voyageurs étrangers motorisés, qui font des centaines de kilomètres et arrivent vers 22h00 voir plus tard), rien n’empêche le cyclotouriste de prendre l’initiative de s’installer, de dormir, et le lendemain, à l’ouverture, d’aller payer son emplacement !
  • Choisir un camping proche d’une supérette ! Effectivement, quand on voyage à vélo, on évite de trimballer 5 kg de nourriture en permanence, car c’est lourd ! J’allais quasi quotidiennement faire des courses pour le soir et la journée du lendemain, ça permet d’avoir du frais (en tout cas des vivres qui n’ont pas pris les 50°C de la sacoche pendant plusieurs jours !) et de manger ce que l’on veut sur le moment. Je dis ça, mais en réalité ça a un peu varié au cours du voyage : au début, je mangeais pas mal de sachets de nourriture lyophilisée, ça m’évitait justement d’avoir à faire les courses trop régulièrement (mais c’était aussi au moment où je logeais chez la famille ou les amis, donc j’avais moins besoin de faire les courses). Puis, au fur et à mesure, je me suis dirigé vers un changement d’habitude alimentaire (jeûne le matin), et ça m’allait mieux de choisir mon alimentation « sur le moment ».
    Je disais donc, éviter si possible d’avoir à faire 2 km de marche/vélo en plus une fois que l’on s’est installé, car à priori on sera fatigué de notre dure journée ! À ceux qui diraient « Et bien tu n’as qu’à aller faire les courses avant d’aller au camping, espèce de tête de nœuds », je répondrais « Certes, sauf que si tu arrives trop tard au camping, tu l’auras dans le baba », comme on dit ! Si on trouve un supermarché ou autre en chemin, c’est encore mieux, mais comme il est toujours risqué de laisser son vélo et ses sacoches sans surveillance devant un supermarché, même avec 1 ou 2 bons antivols, je préférais sécuriser le tout au camping, et ressortir faire les commissions. C’est ma façon de faire, j’ai vu des gens faire différemment !
  • Eviter au maximum les campings à proximité trop importante avec la route. Des fois on n’a pas le choix (par exemple à Grignan, où il y a un seul camping municipal, et où la nuit et le bruit des moteurs ne font qu’un). Mais, quand on l’a, autant le faire ! Pour ma dernière nuit en camping, à Tain l’Hermitage, j’avais le choix, mais j’ai fait le mauvais : j’ai rarement vu pareille horreur sonore ! Le camping était au bord d’une départementale ultra-fréquentée, en pleine ville, avec un passage incessant de poids-lourds, même la nuit ! Autant vous dire que le sommeil a été purement théorique cette nuit-là !
  • Une fois que vous avez choisi le camping, reste à choisir l’emplacement. Soit on vous l’impose, soit on vous laisse le choix. En fonction de la taille du camping, je trouve pratique de ne pas être trop loin d’un bloc sanitaire, c’est pratique pour faire la vaisselle et aller aux toilettes sans avoir à trop marcher, la nuit par exemple. C’est souvent dans le bloc sanitaire que l’on recharge ses appareils électriques, donc, en fonction de son degré de paranoïa, il peut être avantageux d’avoir un œil sur ses précieux effets. Exemple qui est arrivé à mes copains allemands le jour où l’on s’est rencontré au Crotoy, ils se sont fait piquer un smartphone dans le bloc sanitaire ! Par chance, ils ont laissé un mot en priant le voleur de faire preuve d’empathie pour eux, et… Ça a marché (c’était un gamin le voleur, ce sont les parents qui l’ont ramené le téléphone… J’espère qu’il s’est pris une bonne correction le garnement !) !
    Certains préféreront le calme, donc s’éloigneront au maximum de toute source de nuisance possible, notamment un bloc sanitaire, là où de petits égoïstes peuvent prendre leur douche à minuit, en croyant qu’ils sont seuls dans le camping !
    En parlant de pluie, si elle s’annonce dans la soirée, il peut être avantageux d’avoir un abri, plutôt que de rester coincé dans sa tente. La nuit, on ne pourra rien y faire s’il pleut, mais quand il fait jour c’est mieux je trouve de pouvoir au moins rester debout au sec !
  • Privilégier un endroit sans lampadaire, qui restent allumés toute la nuit ! Ça peut paraître sans gravité, mais en fonction de la couleur de votre toile de tente, une source de lumière va vous donner un aspect lumineux à votre nuit bien méritée ! Et la nuit risque d’être… moyenne (euphémisme).
  • Si possible, trouver un emplacement où l’on peut attacher son vélo à côté de sa tente, pour garder l’œil dessus ! J’imagine la mauvaise surprise, que de se réveiller sans son moyen de transport !
  • Dernier conseil, privilégier un endroit où vous pourrez facilement faire sécher votre toile de tente, plutôt que de la remballer trempée (en ajoutant du poids d’ailleurs) ! C’est-à-dire un emplacement orienté si possible à l’est, pour avoir le soleil le matin !

Vous l’aurez compris, on risque de ne pas tout avoir à chaque fois ! J’explique ces petites choses, car je me suis fait avoir. Si ça peut permettre à certains d’éviter des erreurs, c’est le but ! Il y a sans doute d’autres choses, mais c’est déjà pas mal !


Rapide point pour finir, sur le camping sauvage.
Vous me direz que tout est une histoire d’habitude, et je serai d’accord avec vous. Par contre, quand vous faites un effort physique régulier et intense, vous avez besoin de vous reposer ! Et, en camping sauvage, franchement je trouve qu’on se repose très peu. Déjà parce qu’on ne sait jamais trop si on a le droit de dormir là où on a mis sa tente (sauf dans les endroits très reculés où a priori on ne risque rien), donc on a la peur de se prendre une amende. Ensuite parce que, en fonction de l’endroit que l’on choisit, on va rarement trouver un emplacement plat avec une belle herbe tondue, sans cailloux ! Déjà que de dormir en tente, c’est pas non plus le top niveau confort, même avec du bon matériel, si en plus on rajoute des creux ou des bosses, vous êtes bon pour la nuit… à nouveau moyenne (même euphémisme qu’au-dessus !). Par contre, il est certain que c’est en camping sauvage la vraie aventure, là où vous trouverez sans doute les plus jolis coins !
En ce qui concerne les animaux sauvages, il est évident que vous risquez moins d’en rencontrer dans un camping que dans la nature ! Après, ça peut être rigolo de se faire réveiller par un sanglier ! En parlant d’animaux, éviter de laisser traîner toute trace de nourriture avant de fermer la tente, car il n’y a pas mieux pour attirer les bêtes !
Dernier point : éviter au maximum les points d’eau à proximité ! Déjà pour l’humidité qui sera aggravée, mais aussi pour la présence de moustiques et autres saloperies (comme les taons). C’est aussi valable pour la forêt ! Pour la première étape de mon voyage (rappel j’étais parti un jeudi 25 juin 2020, il était 17 heures passées et je n’avais aucune idée de où j’allais dormir le soir), j’ai dormi là où j’ai pu, c’est-à-dire juste à côté d’un étang, entre deux ornières de tracteur, dans un champ… Je ne vous raconte pas la quantité de flotte que j’ai eue sur ma tente le lendemain (en plus d’un mal de dos) ! Heureusement j’ai pu la faire sécher avant de partir, mais c’était impressionnant (pourtant ce n’était pas ma première nuit en camping sauvage !).


Voilà les amis, j’espère que vous en saurez plus pour vous préparer à un voyage à vélo !

La camping, ça a du bon quand même ! Enregistré à Criel-sur-Mer le 27 juillet 2020

1 réflexion sur « Comment choisir son endroit où dormir ? »

  1. Hello, logé à Montbéliard… les Franc Comtois sont très accueillants, on le sait
    La nature aussi, si tu prends les précautions d’usage et si tu n’as pas peur des nouveaux bruits nocturnes.
    L’apparition de la vidéo dans tes descriptions est un plus.
    Bonne continuation.

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